LIVRE

Un matin à Ouistreham - 6 juin 1944
A l’aube du 6 juin 1944, Guy Hattu, 29 ans, membre du Commando Kieffer, pose le pied sur la plage de Ouistreham. En juin 1941, il avait rejoint Londres et les Forces françaises libres. Fervent patriote, il tient depuis le début de la guerre son journal et écrit de longues lettres à sa mères, à ses camarades de combat, et à l’aumônier de la France Libre, l’abbé de Naurois.
Humaniste chrétien et monarchiste, Guy Hattu entretient aussi une correspondance poignante avec son oncle Georges Bernanos, son aîné de 25 ans, dont il est très proche par l’esprit et le cœur. Par ce qu’il révèlent, ces écrits, jusque-là inédits et ici rassemblés par son fils, Jean-Pascal Hattu, nous plongent dans l’intimité d’un combattant de la France Libre face à ses doutes et ses convictions.

«J’ai besoin de te dire ce soir que je crois en toi passionnément, absolument. Il ne s’agit pas seulement de ta conduite au feu, il s’agit de l’estime que tu avais des meilleurs de tes camarades, et de ton autorité morale […]. Ne crois pas que je me laisse bluffer par tes faits d’armes, dont d’ailleurs tu ne parles jamais, je pense au caractère que tu as montré. C’est ce qui te classe, mon petit Guy.»— Georges Bernanos, 20 janvier 1948
«Guerre des ondes, coulisses de la France Libre et des services secrets britanniques, querelles de l’exil, déchirements autour d’un de Gaulle redouté par certains autant qu’admiré, bruit et fureur des combats, avec en arrière-plan le dialogue d’un grand écrivain non conformiste et d’un jeune héros, c’est ce tumulte que l’on découvrira dans ce livre à deux voix où se dévoile l’intimité de deux hommes d’exception livrant chacun son combat, Guy Hattu et son oncle Geroges Bernanos.»— Jean-Louis Crémieux-Brilhac
« Faute d’avoir pu parler avec mon père de la guerre, de « sa » guerre, trente-cinq ans plus tard, je retrouve tous ses documents et lettres cachées. Persuadé qu’il n’a pas pu laisser cette matière par hasard, si bien identifiée, je fais enfin ce pas vers lui aujourd’hui. J’aurais aimé lui dire combien j’admire l’homme de conviction, de courage et de risque qu’il a été.
Ce livre est peut-être l’occasion de le lui dire. Tout comme un film que je réaliserai un jour…
 » — Jean-Pascal Hattu